Que Dieu sauve le Mali (suite)

En janvier 2013, le Président français François Hollande a pris la décision, sur la demande du President par intérim Dioncounda Traoré, d'envoyer les troupes de l'Opération Serval arracher le Mali des griffes des groupes jihadistes. Ces derniers, après avoir occupé toutes les régions du Nord et une partie de la Région de Mopti pendant de long mois, avait décidé de soumettre l'ensemble du territoire national, voire plus à leur diktat.

La France, qui a tenu à avoir le parrainage des Nations-Unies, a mis dans un premier temps en avant la solidarité avec le peuple malien et le devoir de reconnaissance de la France vis à vis du pays des tirailleurs soudanais qui ont contribué à sortir le peuple français des griffes d'Hitler.

Au fil des mois qui passent, l'opinion publique malienne semble découvrir que le discours de bon sentiment du Président Hollande précède la recherche d'intérêts bien compris de la France. La reconnaissance des maliens fait de plus en plus place à l'émotion d'un peuple qui se sent trahi. Et moi qui pensait que Léopold Sédar Senghor se trompait quant il affirmait que "la raison est hellène et l'émotion nègre".

Le réalisme nous commande de sortir de l'émotion, des plaintes et des merci sans fin. La France défend ses intérêts et il n'y a rien de plus normal. Depuis quelques années, elle perd de l'influence et de l'argent dans son "précarré" au profit de la Chine, de l'Inde et du Brésil. Ses entreprises ne gagnent plus de marchés publics. La récession, le chômage et surtout la marginalisation politique s'installent dans l'hexagone.

Je voudrais faire remarquer à mes compatriotes maliens et africains que le François Hollande qui fait la promotion des entreprises françaises en Asie, des armes françaises au Moyen Orient et des soldats français en Afrique est la seule et unique personne. Il est le Président de la France et il défend les intérêts de son pays et de l'Europe. Il n'y a rien à redire.

Et nous on fait quoi ? Comme disent nos frères ivoiriens. A mon humble avis ce que nous avons de mieux à faire ; c'est prendre notre destin en main en acceptant le changement tant evoqué. Mais ce changement passera d'abord par la remise en cause radicale de l'Etat-Nation jacobin qui nous paralyse en nous installant dans des crises cycliques, les unes toujours plus graves que les autres. Assumons que nous sommes une Nation plurielle et trouvons une forme d'Etat qui convienne à ce choix fondamental qui commande tous les autres.

Assumons la diversité de notre nation pour renforcer l'unité et la stabilité de notre pays C'est le commencement et la condition du changement qui commande tout le reste.

Ousmane SY

 

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