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Affichage des articles du 2018

Pourquoi et comment le Mali doit être régionalisé

Le Mali, comme la plupart des pays sahéliens, est confronté à des défis persistants qui se complexifient en raison des immobilises dans la gestion des affaires publiques. La raison principale de ces immobilismes est due à la faible intelligence stratégique par rapport aux mutations en cours dans le pays, en Afrique et dans le monde. La mauvaise gouvernance constamment évoquée depuis de longues années et les crises socio-politiques répétitives, qui n’en sont que les conséquences, renvoient à des causes profondes comme la non prise en compte de la dynamique des territoires dans la gestion des affaires publiques.   Depuis plusieurs décennies [1] , les décideurs publics ont été alertés sur la place centrale des territoires régionaux et locaux dans la recherche de réponses aux crises multiformes et surtout aux défis de la stabilité et du développement qui interrogent la nation malienne. Des initiatives de réforme, comme la décentralisation, ont mobilisé dans un grand enthousiasme les act

Un regard rétrospectif pour ne jamais oublier le passé[1]

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Le Soudan français, qui était l’appellation du Mali actuel, est une colonie constituée par la France à partir des anciens Etats du Kénédugu de Babemba Traoré, d'Ahmadou Cheick Oumar Tall de Ségou, et de Samory Touré, contre lesquels les troupes commandées par Joseph Gallieni, Gustave Borgnis-Desbordes puis Louis Archinard menèrent plusieurs expéditions guerrières, jusqu'en 1890.  Le décret du 18 août 1890 transforme l'extension territoriale du Sénégal, à l’époque, désignée sous le nom de  Haut-Fleuve  en une entité́ administrative qui prend le nom de Soudan français, avec Kayes comme capitale. A la tête de la nouvelle colonie un Commandant supérieur a été nommé. Il détient les pouvoirs administratifs et financiers mais relève toutefois encore du Gouverneur du Sénégal, sans l'adhésion duquel il ne peut engager aucune action politique.  Le décret du 27 août 1892 fait du Soudan français une colonie pleinement autonome qui est alors placée sous l'autorité́ d

L’initiative « Alliance Sahel » peut-elle rénover la coopération avec les pays du Sahel sans apprendre les leçons des échecs du passé ?

Il y a quelques semaines, j’ai lu une contribution de l’Ambassadeur Jean Marc Châtaigner,  envoyé spécial pour le Sahel au Ministère des Affaires étrangères français. Dans son plaidoyer pour l’initiative prise par la France, originellement appelée "Alliance pour le Sahel" puis "Alliance avec le Sahel" qui a fini par l’appellation définitive "Alliance Sahel", il plaide pour une indispensable rénovation de l'aide publique au développement dans les situations d'urgence et de crise du Sahel ? Les concepts clés proposés dans cette contribution qui ambitionne de rénover l’aide du Sahel en crise sont : la coordination, le partenariat et l’opérationnalité. Cependant, à regarder de près, pour que la coopération internationale avec le Sahel soit plus efficace, la coordination doit se faire surtout avec les gouvernements sahéliens mais pas se limiter aux seuls les pays et organismes qui financent. Quant au partenariat, elle doit être pensée dans la durée

Le G5 Sahel, mettons tous les agendas sur la table !!!

Les initiatives du « G5 Sahel » concernent certes le Sahel…. Depuis plus de deux ans, cinq pays du Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad), soutenus par un leadership très engagé de la France, ont décidé de mutualiser leurs forces armées et de sécurité pour faire face à la déstabilisation de leur État respectif. Sous la pression d’une nébuleuse de groupes politico-religieux qui prétendent « libérer » leurs communautés ou faire le jihad, le Sahel devient progressivement un hub international pour le terrorisme et tous les trafics illicites (drogues, armes et migrants). Une insécurité grandissante s’installe, non seulement pour les sahéliens et leurs voisins immédiats, mais aussi pour les européens qui craignent les attentats et l’invasion des migrants sahéliens et africains. Les Chefs d’État du Sahel, coachés par le Président de la France, se sont lancés dans des initiatives de mobilisation des financements internationaux pour entreprendre les opérations militaires