Articles

Affichage des articles du 2019

Discours de Monsieur Bakara DIALLO à son installation comme premier gouverneur de la Région de Gao[1] en 1961

Le Mali est à une étape cruciale de la construction de son avenir, d’où l’impérieuse nécessité d’explorer la profondeur historique afin arrêter les choix futurs. Au moment où les maliennes et les maliens se préparent à échanger sur les grands choix nationaux, j’ai eu la chance de trouver le discours de Monsieur Bakara Diallo, un des pères fondateurs de la République du Mali, à l’occasion de son installation comme premier gouverneur de la Région de Gao en juillet 1961. C’est avec un réel plaisir que je partage ce discours visionnaire dont la pertinence est encore d’actualité. Personnellement, j’ai le regret de n’avoir jamais eu l’occasion d’échanger avec ce GRAND HOMME. Lisez plutôt : «  Monsieur le Ministre, Monsieur les membres de la délégation du Bureau politique national,  Maliennes et Maliens de la Région de Gao L’honneur me revient de prendre la parole au nom des délégations des cercles de la région Gao pour répondre aux paroles bien heureuses, que le Président de la dé

L’identité n’est dangereuse que lorsqu’elle devient exclusive

Par la naissance, chacun de nous porte un nom de famille qui l’identifie. Ensuite, à l’occasion d’un baptême rituel, un prénom nous donne une identité par rapport aux autres membres de la famille. Dans certaines communautés ont y ajoute le nom du père pour distinguer les homonymes de la même famille. En sortant du cadre familial, chacun porte un nom, dont il est fier, qui renvoie très souvent à une appartenance ethnique. Ce nom de famille nous distingue sans forcément nous opposer aux autres. Le mot forcément indique qu’il y a toujours des risques si cette identité comme toutes les autres identités, qu’elles soient communautaires, professionnelles, partisanes ou territoriales, ne sont pas assumées et gérées. Assumer son identité et respecter celle des autres permet d’éviter toutes les tentatives de manipulation sectaire. Chacun de nous a aussi plusieurs identités qui ne s’excluent pas et d’ailleurs que nous revendiquons. Du point de vue de l’identité, au Mali, nous sommes tous des m

Pour un Mali ré-uni et en paix, pourquoi ne pas envisager une 4èmeRepublique ?

La crise que vit le pays est structurelle et sans précédent  Nous devons cesser de prendre les crises successives que connaît notre pays, depuis son indépendance, comme de simples accidents de parcours dont il suffit de réparer les dégâts  avant de poursuivre  dans la même direction. La gravité inédite de la crise en cours révèle en fait de profonds et anciens dysfonctionnements institutionnels, économiques et sociaux que les réformes pensées par les élites politiques et institutionnelles seules ne réussiront pas à corriger. L’Etat perd tous les jours, un peu plus, le contrôle effectif du territoire national au profit de divers groupes armés. La légitimité des institutions, à commencer par le Président de la République, des leaders politiques et des organisations de la société civile est régulièrement et de plus en plus violemment contestée. La justice, l’administration publique et les forces armées et de sécurité n’inspirent plus confiance. Pire, le vivre ensemble convivial, qui es

Le dialogue national ne doit plus se résumer en une consultation à Bamako, mais être un processus d’écoute et d’échange qui part de toutes les communes du pays

Malgré toutes les réformes engagées, le Mali reste confronté, depuis son indépendance, aux défis grandissants de la fragilité de ses institutions, de l’inefficacité de l’action publique et de la dépendance économique. Une rétrospective du processus de construction de l’État post-indépendance et de sa gestion révèle que notre pays est confronté à une instabilité chronique. Le coup d’État de mars 2012 a mis à nu le profond dysfonctionnement de la gouvernance publique (politico-institutionnelle, économique et même sociale) qui ne peut que s’aggraver si une refondation de la gestion des affaires publiques n’est pas envisagée. Nous devons cesser d’appréhender les crises successives comme de simples accidents de parcours dont il faut réparer les dégâts avant de poursuivre dans la même direction. Elles révèlent des dysfonctionnements profonds qui méritent que l’on s’attaque plus aux causes qu’aux conséquences. Certaines causes plongeant leurs racines dans les choix de départ de la construc

Quand des acteurs locaux se mobilisent pour la paix

Suite aux malheureux et graves affrontements qui ont eu lieu dans le cercle de Bandiagara, les ressortissants regroupés dans l’Association pour le Développement du Cercle de Bandiagara (ADB) ont décidé d’envoyer une mission de prise de contacts avec les acteurs locaux afin de contribuer à l’apaisement et surtout la recherche de solutions venant des acteurs de proximité. En tant qu’un des présidents d’honneur de l’Association, j’ai été membre de cette délégation.  Au cours d’une rencontre qui s’est tenue, le samedi 30 mars 2019 au Conseil de Cercle, nous avons assisté à une importante prise de parole que j’ai souhaité partager. Après le démarrage des échanges, le modérateur que j’étais a vu un groupe d’environ cinq à six personnes rentrer dans la salle et installer dans l’allée centrale une enclume, des soufflets, des marteaux, des pinces et autres instruments de travail. N’étant pas informé de cette incursion assez inattendue, j’ai demandé à un des organisateurs d’aller s’informer sur