Des élections précipitées ne mèneront pas à une refondation de l’Etat
Depuis plusieurs années, les populations maliennes de Kayes à Menaka, de Kadiolo à Taoudéni, les vieux et jeunes, les femmes et hommes de toutes ethnies et confessions religieuses ont un accès de plus en plus facile aux libertés publiques et à l’information à proximité. Ces populations rurales comme urbaines sont de moins en moins obéissantes et résignées. Elles revendiquent et exigent plus de respect, d’écoute, de considération et de mieux-être. Mais la majorité des élites qui gèrent l’Etat n’a pas encore mesuré toutes les implications de cette mutation majeure sur l’organisation et le fonctionnement système politique et institutionnel du pays et les rapports gouvernants et gouvernés. L’Etat, malgré l’indépendance, a continué à maintenir les communautés locales dans des rapports de commandement, c’est à dire de soumission sans murmure, au besoin en les brutalisant. L’emballage du système colonial a changé, mais ses doctrines, ses perceptions et ses pratiques ont été c...