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Une seule identité, une seule langue et un seul territoire, ce n’est pas malien

A l’indépendance de notre pays, la doctrine moniste, hérité de la France, a été reconduite. Pour les tenants de cette doctrine, l’existence de plusieurs ethnies, langues et territoires est un obstacle à la réalisation d’une unité nationale solide. Tout citoyen malien doit être malien avant tout et aussi malien tout court. Le français devient l’unique langue d’administration et d’enseignement du pays. Le territoire national est la seule échelle qui fait l’objet de toutes les attentions pour la préparation et la mise en œuvre des programmes de développement. Ainsi, toutes nos stratégies de développement sont restées territorialement « aveugles ». Le paradoxe dans le maintien de cette culture « réduisant tout ensemble en un » est que l’Empire du Mali, dont le nom a été donné à la nouvelle république et les autres empires médiévaux, dont nous sommes si fiers, ont existé des siècles durant dans la pluralité des ethnies, des langues, des territoires autonomes et même des religions. Plusieurs

Les leçons à retenir des fréquentes ruptures politiques au Mali

A chaque fois que les forces armées et de sécurité se sont emparées du pouvoir politique au Mali, en jouant les 3ème larrons, c’est parce que les leaders politiques n’ont pas été capables de faire les compromis nécessaires au fonctionnement régulier de la République, de l’Etat et de la démocratie. En 1968, le Lieutenant Moussa Traoré et ses compagnons du Comité    Militaire de libération Nationale (CMLN) ont fait leur coup d’Etat dans un contexte de grande confusion politique à la suite de la création, sous la poussée de l’aile radicale de l’US-RDA, du Comité National de Défense de la Révolution (CNDR) après avoir dissout l’Assemblee nationale. La confrontation idéologique entre le clan des « durs » et celui des « modérés », a abouti à l’instauration de la « révolution active ». Cette fracture politique, au sein du parti unique de fait, a révélé l’incapacité des dirigeants à trouver un compromis qui sauvegarde le régime. Ceci a ouvert la voie à la première incursion des militaires dans

Il faut sauver le Mali

Après quatre (4) coups d’Etat et cinq (5) rebellions armées, sans oublier l’absence de l’Etat sur près de 2/3 du territoire national contrôlés par des milices et autres bandes armées, c’est simplement un manque de respect que de parler de conquête de pouvoirs, c’est à dire d’élections, avant d’écouter les maliennes et les maliens de tous les territoires sur les modèles d’Etat, de démocratie, de développement économique et de société qu’ils souhaitent, même si cela doit prendre 2 ans. Quand allons nous tirer les leçons de 2013 et de 2018 ?

Des élections précipitées ne mèneront pas à une refondation de l’Etat

Depuis plusieurs années, les populations maliennes de Kayes à Menaka, de Kadiolo à Taoudéni, les vieux et jeunes, les femmes et hommes de toutes ethnies et confessions religieuses ont un accès  de plus en plus  facile aux libertés publiques et à l’information à proximité. Ces populations rurales comme urbaines sont de moins en moins obéissantes et résignées. Elles revendiquent et exigent plus de respect, d’écoute, de considération et de mieux-être.  Mais la majorité des élites qui gèrent l’Etat n’a pas encore mesuré toutes les implications de cette mutation majeure sur l’organisation et le fonctionnement système politique et institutionnel du pays et les rapports gouvernants et gouvernés. L’Etat, malgré l’indépendance, a continué à maintenir les communautés locales dans des rapports de commandement, c’est à dire de soumission sans murmure, au besoin en les brutalisant. L’emballage du système colonial a changé, mais ses doctrines, ses perceptions et ses pratiques ont été conservées. Pir