Les dirigeants africains doivent apprendre à négocier avec leur peuple....

Après avoir été soumis, pendant des décennies, à des systèmes politiques, administratifs et économiques dirigistes, les peuples africains ont de plus en plus accès aux libertés de s’administrer, de s’associer, de s’exprimer, d’entreprendre et de culte. En plus, l’accès facile et généralisé aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (téléphone, radio, télévision et réseaux sociaux) ont aussi contribué à élargir les espaces de liberté. 

Les peuples, surtout dans leur composante rurale, longtemps maintenus dans l’ignorance, l’oppression et la résignation acceptent de moins en moins la soumission et ils sortent du fatalisme. Ils revendiquent d’être un partenaire qu’il faut écouter, consulter et à qui compte doit être rendu. Tout ce que les dirigeants, même dit « démocrates » ne savent pas encore faire. D’où les frustrations, les révoltes et les rebellions qui conduisent à des crises de plus en plus graves et souvent sans issues.

Face à ces évolutions, au lieu d’être à l’écoute de leur peuple, l’attitude des dirigeants est de se braquer en criant au complot fomenté par des adversaires internes ou des puissances extérieures. En raison de la faiblesse de leurs arguments qui ne convainc pas les peuples, les gouvernants ne savent plus où donner de la tête et leurs seules recours sont l’intimidation, la menace et la répression. Il s’installe, alors, une logique de confrontation, qui est source d’une instabilité rendant hypothétique le développement et menaçant le vivre ensemble conviviale qui étaient une des caractéristiques du patrimoine des différentes nations du continent. 

De nos jours, même l’assise territoriale des pays est sous la menace de divers types de groupes armés muent soit par des projets dit islamistes ou soit simplement impérialistes dans le sens où ils viseraient à l’établissement où au maintien d’une domination politique, économique ou culturelle.

Ces attitudes ne menant qu’à des impasses, peuvent être évitées avec une lecture plus réaliste et responsable des mutations en cours dans les pays et dans le monde. Les dirigeants devraient, au contraire, les accepter et même s’en servir pour mieux gouverner. Les populations, surtout les jeunes, qui étaient jusqu’à maintenant passives, voire indifférentes, exigent de plus en plus d’être parties prenantes. Elles demandent aux dirigeants d’être à leur service et de leur rendre compte avec humilité, en s’efforçant d’être probes et équitables. 

Dans une démarche de partenariat, les gouvernants devraient, avec patience et pédagogie, mettre en contre-partie de la jouissance des libertés publiques, la prise en charge des responsabilités qui incombent aux citoyens. 

Dans des pays qui doivent renforcer leur stabilité, leur unité dans la paix, tout leader, qui accède au pouvoir par le suffrage des peuples, se doit de respecter au lieu de mépriser, de diriger au lieu de commander, de concerter au lieu d’ordonner, d’écouter au lieu de réprimer. La grandeur d’être d’un dirigeant qui se veut légitime est à ce prix. Sinon, il restera un petit potentat qui ne mérite pas le respect des peuples qui se réveilleront et s’émanciperont de toute façon. 

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